Chevillard

274.

Je me demande ce qu’Agathe et Suzie viennent faire aujourd’hui dans les pages de mon blog et quelle œuvre en chantier les a soustraites à l’attention de leur
papa.

 

Vue la porosité des noms aussitôt distillés à l’infini d’ailleurs très relatif du Web, les corps ne résisteront pas longtemps à la transsudation et passeront
bientôt par nos écrans. Éric Dussert, hier. Le lendemain, les filles Chevillard.

 

Les recueillir ? Leur interdire l’accès de mes pixels ? Ou les laisser aller et venir, comparer et choisir, faire leur marché, profiter du détour pour
s’enrichir.

 

(Cet espace volatil est truffé de mots-clés destinés aux moteurs de recherche. Soyez vigilants.)

Insert.

– Sarbacane ! Sarbacane ! hurlait David Marsac, pied poussière, bras tête bras tête, devant la poulie élastique d’un jeune auteur qu’il aurait publié avec
extase (en lévitation), tapis clous, s’il s’était fait connaître à lui au lieu de s’égarer aux confins des marges littéraires. Enfin des canalisations qui lâchent !

 

(L’enfance cède.)

173.

Dans le miroir de sa salle de bain, entre la brosse à dent unique et le rasoir sans lame auquel manquait une barbe, David Marsac fut pris d’un accès de panique. Un
vernis embué se déposait progressivement sur la surface de son visage
sans tain

 

– À moi ! eut-il encore le temps de s’écrier avant de disparaître dans le néant éponge de son peignoir de bain.

 

(Merde. Encore du Chevillard.)