CATALOGUE 2021
LAMBERT SCHLECHTER
Journal de l’année 2013-2014, carnet de route et livre de lectures, Inévitables bifurcations intensifie, avec un art consommé du mélange et du court-circuit, la conquête de l’espace sur le temps inaugurée dans Le Murmure du monde (paru le 20 mai 2016).
Articles et blogs : Ici, là, encore, à nouveau et plus… et dernièrement
JULES VIPALDO
Baudelaire est l’auteur d’un Pauvre Belgique ! pour le moins pamphlétaire et parfois outrancier. Le point de départ du livre de Jules Vipaldo, Pauvre Baudelaire, réside dans ce parallèle d’un retour de Belgique, suite à un voyage effectué quelques années en arrière dans ce pays. L’auteur fut invité, avec d’autres poètes, à lire et présenter son travail à Bruxelles. Contre toute attente, la rencontre tourne court, se terminant, en « queue de passion triste », non sans quelques arêtes qui lui resteront en travers de la gorge.
CHRISTOPHE ESNAULT
Disloquant les claviers tempérés de la littérature promise aux librairies indépendantes, Correspondance avec l’ennemi de Christophe Esnault donne voix, de l’intérieur, aux claque-dents d’aujourd’hui, vivants précaires et recalés de l’insertion sociale, en faisant la part belle aux figures réfractaires à la littérature : Nordine, Paulo, Sylviane, Christophe, Armand, Thierry, Devred, Coca, McDo, Nestlé, Butane, maman, frangine… Pour mieux prendre à la gorge les faussaires qui la font.
PERRINE LE QUERREC
Finalement je me suis décidée. Je suis descendue à la cave. Je m’y suis enfermée. Avec mes mots, ma colère, la tête pleine de ses cris et du silence indigne des autres. J’y suis restée, dans la cave. Je ne pouvais pas y croire, je ne pouvais pas m’y résoudre, je refusais d’oublier, de passer à autre chose, de la voir disparaître.
Elle, sans prénom, prénom modifié. Elle, singulier, pluriel, comme les viols dont elles ont été victimes. Les mots me tombaient dessus comme les hommes lui étaient tombés dessus.
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JOSEPH BRODSKY
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PERRINE LE QUERREC
* Tirage épuisé * | Nouvelle édition ICI (Mars 2018)
Ma première rencontre avec le plancher de Jeannot date de 2005, à la bibliothèque François Mitterrand. Hall Est, ce n’est pas le silence qui m’accueille, mais une clameur, un hurlement. Le plancher se dresse dans la lumière, trois surfaces creusées, martelées, saignées à blanc. Je m’approche, aucune paroi ne me sépare de lui, inutile de lever la tête, il est là, devant moi, attaque ma rétine, mon système nerveux, je lis, ne comprends pas, me perds, j’entends les coups, je vois Jeannot sans même encore connaître son histoire, je vois Artaud crever la page d’écriture de son marteau. Je rencontre Jeannot l’Écrivain. Plus tard, le plancher est démonté, exposé dans plusieurs lieux d’art brut, c’est Jeannot l’Artiste. Encore plus tard, le laboratoire pharmaceutique qui l’a acquis le dévoile aux représentants comme avertissement si l’on ne consomme pas ses médicaments, c’est Jeannot le Schizophrène. Depuis plusieurs années le plancher est visible rue Cabanis, contre un mur de l’hôpital Sainte-Anne. Mal exposé, mal conservé, il attend depuis 3 ans une salle qui doit lui être consacrée. C’est Jeannot le Coupable.
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(NICOLAS) LE GOLVAN
« L’Allemagne n’a jamais déporté qui que ce soit. Au contraire, elle nous a importés en masse. »
Il s’appelle Dachau. Dachau face à Dachau : la mémoire sanctuaire et le dernier moulin du siècle passé. Dachau est un Quichotte accidentel, un picaro péteux, un prophète nu qui pousse l’obstination imbécile jusqu’aux limites du jugement acceptable, de Gien à l’inexorable profanation : Dachau encore… et plus jamais.
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CHRISTOPHE ESNAULT
Propulsée par l’œuvre de Sarah Kane, cette performance poétique de Christophe Esnault oscille entre deux fièvres sans remède : la passion amoureuse et la passion d’écrire.
Sous des airs psycho-rocks, Isabelle, à m’en disloquer renouvelle la quête du beau au fondement du lyrisme amoureux, mais de manière fébrile et quasi asthmatique. La foi dans la fonction rédemptrice de la poésie cherche en même temps à saboter les codes de la poésie amoureuse, elle-même codifiée : on ne va pas loin sur une rime à deux temps.
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KOL OSHER
Balzac revient ! Le pachyderme de la littérature française est de retour, ressuscité au musée de Saché.
Réveillé en sursaut à l’approche d’une visite, Balzac est confronté sans transition à sa postérité. À peine surpris par ce retour inattendu, le revenant se dit qu’il aurait intérêt à relooker son œuvre pour l’adapter aux goûts du jour et ainsi se refaire une santé d’artiste. Mais comment résister à la technologie de cette époque nouvelle ? Aux pizzas surgelées ? Aux mollets de la guide ? A-t-il d’ailleurs encore envie d’écrire ?
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JEAN-CHARLES LÉVY
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