Soir bordé d’or
Soir bordé d’or / Abend mit Goldrand / Evening Edged in Gold
Je vous propose un séjour inédit, comme peu d’électeurs savent encore s’en offrir, le fort taux d’abstention, et de surcroît très bon marché – songez que le voyage est compris dans la somme dérisoire de 180 € – à peine un smic bulgare.
Tirez du placard où il jaunissait le drap de lit dans lequel vous pourriez découper des mouchoirs de poche, drap blanc de préférence (le pouvoir d’albédo en sera plus grand), puis tendez-le dans votre jardin (un jardinet, un balcon, un coin du salon – je déconseille le bac à douche de votre salle de bain), ramassez maintenant des jeux de plages dépareillés (ils se trouvent dans la valise éventrée lors de votre dernier voyage low cost), seau percé, pelle fondue, serviette qui n’éponge plus que dalle, boules de pétanque molle, raquette inutilisable, tout ce que vous voudrez pour accompagner l’objet de votre séjour (ici-bas, c’est maintenant), jetez enfin un peu de sable piqué dans un square municipal et – mais juste avant, un préalable :
Sachez qu’il est paru tout récemment – je le guettais – il était là et je n’en savais rien ! – courez – courez – (inutile quand même de vous essouffler, courez à la force de votre imagination) dans une librairie vous procurer ou commander –
Soir bordé d’or
La deuxième édition m’attendait à L’herbe entre les dalles (ce sera l’occasion de vérifier la compétence de votre dentiste indépendant). Sinon, commandez-le (mais sans vous commander).
Je m’étais procuré l’an dernier, c’était juillet exactement, t’en souviens-tu moi-même ? – Evening Edged in Gold, dans la version anglaise hors pair (car il n’y en a pas d’autre) parue en 1980 de James E. Wood, dont j’attends par ailleurs la traduction de Botton’s Dream (Zettel’s Traum), prévue pour 2014 – et repoussée à quand ? Cela étant, la lecture=simultanée des deux premières pages réserve les surprises de toute comparaison : partis pris, impasses et contournements, choix assumés – tous inutiles à évaluer en l’absence du texte allemand (je n’ai pas dit original : la traduction, c’est sa fonction, recrée un texte original ; depuis Brodsky, vous le savez).
T’as beau ouvrir les yeux tu n’en auras que deux. Soir bordé d’or / … / Evening Edged in Gold.
Pour le premier, Claude Riehl à la manœuvre.
Et maintenant, étale-toi et roule dedans !