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Des hackers, bandeau noir doigts de bois sur le clavier de bakélite, clip clap clop, ont à plusieurs reprises livré des assauts répétés contre les pages du
blog et site du frêle David Marsac qui, n’écoutant que son courage et son penchant pour la friction, prit sa rapière, sa hallebarde, son sabre, son mousquet, ses arquebuses, sa
trousse à pharmacie, son mode d’emploi HTML et, surchargé, encombré, appesanti, gêné aux entournures par cette panoplie d’un âge révolu où la fiction faisait encore recette – incrédule à l’idée
qu’il pouvait s’enrichir en éditant de la littérature, se faire piéger, convertir, embarquer, jeta en vrac son artillerie dans les bras encombrés des assaillants aussitôt assaillis, holà oh, tout
doux, les voici assagis, à genoux, assis, couchés, sous le poids de la ferblanterie, criant « Mercy ! » (c’était des Anglais à perruque, d’une époque elle aussi révolue, en route vers
des îles aux trésors, des coffres, des aventures de porteurs de lanterne, pour lesquels David Marsac ne pouvait retenir un élan de tendresse atavique tant il était de cœur et d’âme de ce temps
qu’il récusait à longueur de billet quotidien, au point qu’il ne savait comment s’en dépêtrer, faire amende honorable, revenir à des dispositions d’un romanesque de bon aloi, sonnant, trébuchant
certes un peu, mais pas trop néanmoins, flageolant sur ses jambes, bras en avant, gros ventre allant donner bourgeoisement contre la parenthèse qui en garda l’empreinte pour longtemps), prêts à
rendre les armes, déposer les crochets, casser leurs sabres recourbés, si bien que le petit éditeur, à nouveau roi et maître de la situation, s’en tira sans rature sur la peau avec une aspirine
qui dissipa d’un trait sa fièvre obsidionale.