P.N.A. Handschin

1165.

Nous avons trouvé un cinquième lecteur !

Traité de technique opératoire

    1. 333 remarques sur le dernier opus de P.N.A. Handschin, sa vie, sa pensée, sa technique opératoire, sa poétique, son militantisme, son engagement économique, etc. (ou non), que le lecteur lira sans profit ni profiterole.
    2. P.N.A. Handschin est le seul écrivain dont le pseudonyme (ou nom) est le véritable nom (ou pseudonyme).
    3. P. stands for Pascal, N. stands for Nicolas, A stands for André, Hands signifie mains, chin signifie menton.
    4. Stanford est une grande université américaine encore mal équipée en séminaires consacrés à la vie et aux opinions de P.N.A. Handschin.
    5. Pascal Nicolas André Mains Menton est un écrivain anglais dont le véritable nom est parfaitement français. On ne pourrait pas en dire autant de Joseph Brodsky, par exemple, ou de Marie Stuart, autre exemple.
    6. P.N.A. Handschin est né à Besançon, Écosse (où il n’avait jamais mis les pieds avant sa naissance).
    7. Son Traité de technique opératoire est un traité de technique opératoire.
    8. Le champ de la technique opératoire s’applique à la littérature dans son ensemble et au lecteur dans son particulier (nous lui connaissons quatre lecteurs
      déclarés : le premier, le deuxième, le troisième, le quatrième et à nouveau moi-même).
    9. Traité de technique opératoire est le septième volume d’une série commencée onze ans plus tôt : Tout l’Univers (2003).
    10. Le temps passe et l’univers s’étend.
    11. L’Univers n’est pas le monde.
    12. Tout l’Univers est un pléonasme.
    13. Le caractère répétitif de ce traité, et de l’œuvre dans son intégralité (Tout l’Univers), doit beaucoup à la perfection inutile de la roue qui court le long du livre transformé en caisse à savon.
    14. Tiens ! une roue libre.
    15. Le génie, c’est la mécanique du cercle courant vers l’infini.
    16. Le lecteur est condamné à finir sa course dans les décors.
    17. Traité de technique opératoire va chercher le lecteur là où il se trouve et lui travaille les nerfs optiques et la graisse du cerveau à coup de paradoxes et de paralogismes.
    18. Dans le même temps, le labre, le rémora, le pluvian, le pique-boeuf et le lecteur s’attachent à Tout l’Univers comme à un crocodile, un rhinocéros à corne, un requin marteau(en vrai ou en simili).
    19. Chacun son volume. Prudence.
    20. Pour mémoire : Tout l’Univers compte sept volumes publiés à ce jour : Tout l’Univers I, Tout l’Univers II, Tout l’Univers III, Tout l’Univers IV, Tout l’Univers V, Tout l’Univers VI, Tout l’Univers Sel.
    21. Les tomes VIII et IX sont déjà écrits mais ne sont pas encore publiés.
    22. Il faut d’abord vendre, puis récolter le produit de la vente du présent Traité avant d’alimenter, du trèfle plein les greniers, les tables des nouveautés.
    23. Bonne librairie est à la fois un pléonasme et un oxymore.
    24. Le lecteur, le labre, le rémora, le pluvian et le pique-boeuf se préparent un bel avenir très sombre.
    25. « Le Coq, la cigogne et la grue » n’est pas une fable de Jean de La Fontaine mais une technique opératoire (cf. Traité, chapitre CCXVI, note 10, p. 224).
    26. J’ai noté la référence pour la citer sans lassitude.
    27. La table des matières est le plus long des chapitres du Traité.
    28. C’en est aussi le plus drôle. Je vous le recommande.
    29. De là, une série de questions criminelles : Peut-on se dispenser de lire le livre ? se contenter de la table des matières ?
    30. Peut-on négocier un achat séparé avec son libraire ?
    31. Le libraire de son voisin ?
    32. Le libraire d’un ami de son voisin ?
    33. Le libraire d’une connaissance de l’ami libraire du libraire de son voisin ?
    34. Emporter la table et toute la matière ?
    35. Abandonner le livre mutilé ?
    36. Massicoté ?
    37. (6 avril 1994)
    38. L’accumulation contenue dans les chapitres fait pression sur le rire contenu dans le lecteur (il a peu d’occasions de s’en payer des tranches et réinvente la pompe).
    39. Il n’en pouvait plus, ne savait plus où se déverser. Vite !
    40. Un petit coin de rectangle.
    41. L’enchaînement de petites expirations saccadées accompagnées d’une vocalisation inarticulée plus ou moins bruyante est plaisant à voir sur la face d’autrui.
    42. Ah ah ha ah ah ha !
    43. Ça marche !
    44. (Ou pas.)
    45. On observe chez certains lecteurs aux capacités moins expansées un plissement discret de la face nord en même temps qu’une agitation de la fesse sud.
    46. Rien d’autre.
    47. C’est tout.
    48. L’Univers.
    49. Chacun des 333 chapitres applique la même technique opératoire appelée à produire des séries saccadées qui vous déroutent vers l’ouest (à part vous, rien de nouveau).
    50. Chaque page est découpée en quatre parties motrices parfaitement coordonnées entre elles :
    51. le Numéro du chapitre (Exemples : Chapitre C ; Chapitre CC ; Chapitre CCC) ;
    52. le Titre du chapitre proprement dit (Exemples : voir quelques titres de chapitres proprement dits) ;
    53. le Texte du chapitre (Exemples : 25H52, p. 57 ; 184 p. 95 ; [Néant2.], p. 326) ;
    54. le Blanc de la page ((ou non) – Exemples : 37, 56, 67, 260, 335)) ;
    55. les Notes en bas de page (Exemple : Chapitre CLVI / CE CHAPITRE A MALHEUREUSEMENT ÉTÉ SUPPRIMÉ  / La note lunatique précise : « Pour des raisons indépendantes de la volonté de l’auteur »).
    56. Ces quatre parties sont de toute évidence cinq (Numéro, Titre, Texte, Blanc, Note(s)).
    57. Chacune des cinq parties dialogue entre elles de manière surprenante. Le livre est surprenant. C’est un roman organisé. C’est un poème. C’est le théâtre des opératoires. C’est une adaptation cinématographique des livres de Laurence Sterne et de Marcel Proust.
    58. Remarque : Les numéros de chapitres sont moins diserts que les notes infrapaginales dont le délire remonte parfois à la rencontre du Texte (Cf. remarque 54). Supprimer les limites entre haut et bas.
    59. Remarque : Les Notes infrapaginales sont souvent plus disertes que les Titres ou le Blanc des pages.
    60. Les Notes sont imprimées en très petits caractères destinés à décourager les lecteurs habitués aux gros, voire très gros caractères : les mal-voyants, les lecteurs de romans de gare(s), les abonnés du Matricule d’aisance, les lecteurs occasionnels des WC.
    61. Le stratagème est habile, mais aussi suicidaire. Si le Lecteur reste,les lecteurs souvent fuient. Les Notes omniprésentes dans le volume forment donc un ensemble peu lisible. Peu ne veut pas dire pas.
    62. Le livre trie ses lecteurs (à tout prix éviter les imbéciles dont le cerveau est maylis et mélasse). Le tri est très sélectif.
    63. Le comble est à son comble :
    64. Le Blanc de la page est souvent vide.
    65. Le Texte occupe la partie pleine de la page blanche.
    66. La page blanche est une approximation métaphorique.
    67. Dans le Traité, la page blanche est d’un crème de sable très beau qui étire loin
    68. –– bien loin –– le désert du sens.
    69. Si le Lecteur craint de s’y perdre, il ne pourra s’y retrouver.
    70. Se laissera mourir dans la marge, flanc renversé sur bas-côté.
    71. Fera machine arrière, rebroussera chemin.
    72. Le bon marcheur – à l’opposé – retrousse ses manches.
    73. Nous l’avons trouvé. Nous comptons sur lui.
    74. Nous, Moi, l’auteur, l’éditrice, le diffuseur.
    75. Dans une moindre mesure l’imprimeur, souvent payé d’avance. En cas de succès, il réimprime en se frottant les mains.
    76. Pendant ce temps, le bon lecteur fait des allers-retours : titre en haut, notes en bas.
    77. Erre et opine de bas en haut, une fois, deux fois, allers-retours, ça recommence et ça repart.
    78. Au terme de cette gymnastique…
    79. …la page tourne le lecteur.
    80. Quand le plus novateur des écrivains du XIXe conçut l’idée du retour systématique de ses personnages d’un fragment à l’autre de La Comédie humaine, il se sentit devenir un génie (« Saluez-moi, car je suis tout bonnement en train de devenir un génie ! », André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac, Hachette, 1965, p. 264).
    81. Comme Tarzan, Balzac vient de trouver un fils, un héritier, un maître : P.N.A. Handschin.
    82. Qu’éprouva-t-il lorsque lui vint l’idée, à son deuxième ouvrage, d’imaginer que la matière du précédent prenne place dans le suivant et forme un cycle totalisant ?
    83. Tout l’Univers !
    84. Le cycle est ouvert et fermé.
    85. Car l’assemblage des chapitres est moins arbitraire qu’il n’y paraît.
    86. Le cadre formel du livre en assure la continuité et la cohérence.
    87. La suite des chapitres est à la fois le cadre et la matière du livre.
    88. Le lecteur de roman cherche un sens à cet agencement. Les autres moins.
    89. Le sens est la maladie du lecteur de roman.
    90. Le lecteur ne tient pas longtemps loin du sens des réalités.
    91. Pour lui, être lecteur n’a pas de sens sans sens.
    92. Le livre a un sens et non cinq.
    93. Le lecteur n’aime pas s’éprouver.
    94. Éprouver la résistance de la page à son avancée.
    95. Marcher en roulant son œil devant soi.
    96. Le lecteur se sent démuni : le sens de la vie, je vous prie ?
    97. C’est toute la différence entre le Monde et l’Univers.
    98. Dans l’Univers, la calotte du lecteur explose en plein ciel.
    99. Débris à la dérive.
    100. Dans Le Monde, on peut lire le feuilleton d’Éric Chevillard.
    101. Consacré aux sonnets que Brodsky dédie à Tout l’Univers.
    102. Tout l’Univers (et le Traité de technique opératoire) explorent les limites illimitées de la plaisanterie sidérale.
    103. Le coq, la cigogne et la grue (cf. remarque 25).
    104. Tout L’Univers et la Muse Hic avance toute chose.
    105. Quoi donc s’agite au plus juste du texte ?
    106. Le Traité de technique opératoire est en réalité un Traité d’Autopropulsion.
    107. C’est en ce sens une œuvre vouée jusqu’à l’acharnement à son inachèvement.
    108. Balzac et Proust ne regrettent pas d’avoir inachevé leur œuvre.
    109. L’inachèvement s’inscrit dans l’acte de naissance.
    110. L’inachèvement anticipe la fin de la fin même.
    111. La fin de la fin rend l’infini possible.
    112. L’Œuvre est irréversible. La voie du retour est barrée. Toujours renaît le premier mouvement de la création dans une fuite en avant interminable qui entraîne toutes les œuvres, tous les auteurs, toutes les géographies, toutes les sciences, toutes les situations, toutes les connaissances humaines, toutes les combinatoires, tous les numéros de téléphone inutiles, tous les arbitres et les arbitraires, et les libertés, toutes les audaces littéraires et les maîtres qui les ont rendues possibles, et tout ce que les taxinomies mettent à disposition de l’esprit pour contenir les formes fugitives du monde impossible à contenir dans le langage, toujours illimité en ses bornes.
    113. On redémarre. On redémarre. On redémarre.
    114. On n’en finit plus de redémarrer.
    115. Carré blanc sur fond vide.
    116. Le recto est un verso sans fin.
    117. Le livre choisit ses moulins à vent.
    118. Nothing odd will do long !
    119. S’est-il trompé, le vieux Johnson !
    120. Pendant ce temps.
    121. Learned wit will last as long as wit.
    122. Tous les livres à venir sont contenus dans les précédents.
    123. Le Texte du chapitre XIX du Traité de technique opératoire (p. 27) est identique à la digression en forme de parachute (et de parenthèses) au bas de la page 105 de l’Abrégé de l’histoire de ma vie.
    124. La jument alezane, affectée de tics rongeurs et ambulatoires à la page 148 de l’Abrégé, se promène à nouveau dans le Texte et la Note de la page 105 du Traité de technique opératoire. L’alezane prolifère comme La Peste. Combien de plis et de replis où l’alluvion se niche entre alezane et aléatoire – au lecteur de la dénicher ?
    125. Tout porte à croire que la reprise est au fondement de ce Traité de recyclage opératoire.
    126. Écrire, c’est organiser les coïncidences.
    127. Le livre engendre et organise ses propres citations, empruntées ou non, signalées parfois, rarement souvent.
    128. Autopsier Tout l’Univers ?
    129. « Pas d’Alpaga à  la page 105. »
    130. Cela étant, la ville de Pampelune (Espagne) est plus riante que celle de Mayenne (Mayenne).
    131. Les Mayas ne sont pas originaires du Mans.
    132. Le Traité de technique opératoire n’a pas été imprimé par des enfants bulgares.
    133. Ni par des Bulgares déguisés en Républicains espagnols vêtus d’alpaga.
    134. « N’ayez crainte : colle Pure, aux nouvelles performances. »
    135. (Nous sommes loin d’être rassurés, Catherine !)
    136. Don Quichotte est un Espagnol célèbre, mais peu lu. Les éditions reliées, cousues, collées démultiplient ses chances.
    137. Accroché à son fil, Don Quichotte remonte le cours du temps.
    138. Plus de risque de se déliter ni de s’aliter.
    139. De s’éparpiller au grand galop des feuilles volantes (cf. Don Quichotte, I, chap. VIII).
    140. La lecture du Traité supporte mal le grand galop.
    141. Le Traité redoute le grand galop d’un lecteur pressé de rentrer chez soi –
    142. – La colle du sens !
    143. L’édition numérique de Tout l’Univers, hautes performances, permettrait de savantes recherches opératoires.
    144. Est-il envisageable de numériser Tout l’Univers ?
    145. De dématérialiser la matière avec la table ?
    146. On est sans nouvelles des lecteurs perdus dans le sablon des pages de Tout l’Univers.
    147. Les Sablons est un quartier populaire du Mans.
    148. Le Traité de technique opératoire s’adresse-t-il aux masses populaires ?
    149. À qui s’adresse (ou pas) le Traité de technique opératoire ?
    150. Qui le réclame ? S’en réclame ? Fait sa réclame ?
    151. Qui rêve d’un livre agencé autrement ?
    152. On peut d’ailleurs commencer ce monde par la fin, par le milieu, par le début, par le milieu, par le début, par la fin, par où on veut, sans nuire à la marche de l’Univers.
    153. On risque, ce faisant, de manquer un détail capital (voire capitulaire).
    154. Un détail peut changer le cours de Tout l’Univers.
    155. Le lecteur prend le risque d’une viede théâtre gâchée à vie en manquant l’essentiel d’un détail.
    156. La densité occultée du détail a des conséquences graves.
    157. Errer sans savoir d’où l’on vient, qui long nez.
    158. Traité de techniques all factices.
    159. Vous vous sentez apostrophé, hélé, interpellé, parfois sifflé, jamais humé, dans le Traité de technique opératoire. Beaucoup plus que dans le reste de Tout l’Univers.
    160. L’apostrophe est une technique de butor.
    161. Elle a fait ses preuves.
    162. Le Traité ouvre un espace ou VOUS et MOI dialoguent (Eh bien, dialoguons !) à bâtons vite rompus. VOUS et MOIfinissent par se mettre en ménage. Allons à leur rencontre.
    163. Au chapitre XXIX, les appels de notes 456 au cul du mot ambulance se lisent aussi 456.
    164. Le mot ambulance est un procédé ambulatoire unique.
    165. Le lecteur est malade d’amour et de sens.
    166. Sa tête vide penche sur son cœur. Il est au plus mal.
    167. Grâce au procédé de Lichtenberg, ce qui n’existe pas existe. C’est un miracle.
    168. Marcel Proust a laissé une œuvre cinématographique dont il ne reste rien.
    169. L’achat d’un pareil Traité est une aubaine. Pour l’éditrice aussi.
    170. Il ne faudra pourtant pas compter sur des acheteurs distraits.
    171. Le risque qu’un lecteur de romans se fourvoie par mégarde dans un livre qu’il n’aurait jamais acheté dans le cas contraire est mince rapporté au pourcentage des lecteurs qui se ruent hi-han sur l’achat de livresardemment désirés pour leur peu d’intérêt littéraire.
    172. Incitons à l’achat.
    173. Abrégé de l’histoire de ma vie est un livre très drôle.
    174. Traité de technique opératoire est-il un livre très drôle ?
    175. (Nous avons dit : Incitons à l’achat.)
    176. Un Traité sur une question aussi grave a-t-il vocation à être drôle ?
    177. Le lecteur n’est pas dupe. Con oui, mais pas dupe.
    178. « C’est un livre hilarant ! » disent quelques mains en porte-voix.
    179. Les mains en porte-voix aiment surtout Buster Keaton.
    180. Les lecteurs beaucoup moins.
    181. – Traité de technique opératoire ? Hum… Le titre laisse plutôt rongeur (le frein).
    182. Le rire se tient en coin.
    183. L’urgence n’est pas au rire.
    184. À l’actionnisme viennois plutôt. (Un coup d’étal chez les libraires.)
    185. Comment survivre affalés sur les pages ?
    186. Entre récit éponge et langage en plastique ?
    187. Dans un monde tout en Eddy, tout en Maylis ?
    188. Le Lecteur devra réinventer dans sa peau de bête l’art étonné de la lecture.
    189. Il faudra que quelqu’un s’y colle (peau de bête et littérature).
    190. Tout l’Univers : le sable stérile, le ciel inaccessible, le cormoran boiteux, le chanvre humide, le coudrier vert, la flèche émoussée et la question tenace.
    191. Quoi lire ce soir ? Quoi se coller sur l’estomac ?
    192. L’Abrégé de l’histoire de ma vie me soulève de secousse en secousse.
    193. Ma vie dérape.
    194. Le Traité choisit une autre approche, fractionne le rire.
    195. Organise la méthode.
    196. Un Numéro de chapitre, un Titre, un Texte, le Blanc sablonneux du désert, des Notes en base de page.
    197. NTTBN – On n’est pas loin du TNT
    198. (+ chocolat pour le goûter).
    199. Soudain la flèche atteint le cormoran, la hutte s’élève et sort du sable, le feu anime la branche et le yéti prend des bains d’iode et des bains de pieds. Il s’en est fallu d’un Yoda (cf. Traité, note 6, p. 101).
    200. L’histoire à nouveau se déploie d’un trait, le désir plane, s’élève, dilate le rieur en nous qui s’étale sur le sable.
    201. La Note est une illusion d’optique.
    202. Un choix stratégique :
    203. Refus de plaire à son lecteur.
    204. (– Si tu savais, Gustave. Tous des flûtes !)
    205. C’est un instrument opératoire radical.
    206. Toutes les Notes sont en bas de casse, autant dire minuscules. Tu frottes ton œil au bout de la ligne, mon pote !
    207. Il faudra lire en pleine lumière (cf. avertissement p. 87). Les soirs au fond des bois sont moins propices à la lecture.
    208. Toute sa grandeur est là. La Note veut élever le rieur au-dessus du niveau de la Note.
    209. D’où ce rire d’intérieur.
    210. Un rire de bas de page.
    211. (Dit son nom à voix basse.)
    212. Un demi-rire.
    213. Un rire en coin.
    214. Un coin pour rire entre copains.
    215. Le rire d’ailleurs n’est pas souvent dans la Note.
    216. Le rire est plutôt dans le Titre.
    217. Le Texte l’amplifie.
    218. Le Blanc l’estompe
    219. La Note l’éparpille.
    220. C’est drôle ça ?
    221. Non.
    222. Ah !
    223. Mais si.
    224. Ici.
    225. La relation que Titre et Texte entretiennent diffère selon les chapitres.
    226. Titre et Texte forment un duo chantant.
    227. Répétitif.
    228. Cumulatif.
    229. Digressif.
    230. Subversif.
    231. Parodontologique.
    232. Paraplégique.
    233. Parfois, l’émeu dialogue avec l’élan d’un chapitre à l’autre (du CCLVIII au CCLXIII). Mais nous ne saurons rien de ce que la dent dit à la gencive.
    234. Le coq, la cigogne et la grue.
    235. (L’aura-t-on assez répété.)
    236. Laura est un film d’Otto Preminger.
    237. Le livre joue très peu (et même pas du tout) avec le calembour.
    238. Plutôt adepte du non-sens lichtenbourgeois.
    239. De l’évidence déconcertante.
    240. Du psittacisme événementiel
    241. et référentiel.
    242. De la tautologie dominicale.
    243. Un génocide est un génocide.
    244. À quelle tristesse soudaine nous renvoie l’évidence ?
    245. Impossible de la déblayer.
    246. La dire, la relayer. L’énumérer, la dénombrer.
    247. Le Texte n’est plus un texte.
    248. Le Texte fait Liste de tout son poids.
    249. Le texte devient une suite numérique.
    250. La subversion est à son comble dans le chiffrage alphabétique par lequel s’ouvre chaque chapitre.
    251. En rajouter pour nous combler.
    252. Le Titre est la partie dynamique du livre.
    253. Le Titre fait avancer l’intrigue.
    254. La Liste la ralentit, lui laisse le temps de s’étirer.
    255. Molto grazioso.
    256. Molto pazzo.
    257. Molto matto.
    258. Est-ce à qui tuera l’autre ?
    259. Selon sa tournure d’esprit, le Lecteur rit ou s’ennuie.
    260. (– Hilarant, sors !)
    261. (Entendez-vous le son du sens au fond des rires ?)
    262. Parfois, il fait les deux, alternativement.
    263. Quand le Lecteur s’ennuie, il se demande pourquoi.
    264. Ai-je perdu le sens de l’humour ? Où courir pour le retrouver ?
    265. Ail !
    266. Suis-je une truie sans érudition ?
    267. Houille !
    268. Cherchons le son des mots dans le dictionnaire des sens.
    269. Deux mots qui, depuis toujours, à chaque fois sans exception, me font mal.
    270. Traité de technique opératoire.
    271. Citations partielles et néanmoins exhaustives à retrouver ci-dessus (p. 323) et à suivre ci-dessous (p. 274).
    272. Chapitre CCLXVI.
    273. SIX MOTS FINISSANT PAR -IÈRE DONNÉS À ENTENDRE SANS RAISON PARTICULIÈRE AU LECTEUR (OU LECTRICE)1 ET AU CHAPITRE CCLXVI DU PRÉSENT TRAITÉ
    274. Année-Lumière2,
    275. Bétonnière3,
    276. Clairière4,
    277. Coéquipière5,
    278. Fourmilière6
    279. Meurtrière7.
    280. Fin de la citation. Suivent 7 notes de bas de page.
    281. Est-ce drôle ?
    282. Non.
    283. Est-ce génial à l’échelle d’une œuvre ?
    284. — / ..- / ..
    285. (Je ne souhaite pas tromper mes lecteurs sur la marchandise.)
    286. (Trente lecteurs à caser.)
    287. 19 x 30 = 570 € – 35 % (le libraire) – 20 (le diffuseur) – 10 % (l’auteur) -5 % (l’imprimeur)
    288. + 50 % (le CNL) = ?
    289. Le Lecteur – Lui – sait à quoi s’en tenir.
    290. Se rattraper aux branches.
    291. Au langage Grand Singe.
    292. Supprimer la rampe et le marchepied.
    293. L’explication savante
    294. (déplier, replier).
    295. Il sait radiographier sans mode d’ampli Tout l’Univers.
    296. (La rime a ses raisons que le raseur appelle.)
    297. Inventorier, répertorier, ressasser.
    298. Classer les connaissances
    299. – le temps,
    300. les hommes,
    301. l’espace,
    302. les sciences,
    303. les faits
    304. et les discours –
    305. de la série en sept volumes –
    306. Tout l’Univers.
    307. Il sait prendre le temps (très long) de lire ce livre attentivement.
    308. Je doute que les lecteurs le lisent jusqu’au bout.
    309. Tu doutes donc tu suis ?
    310. Pas du tout.
    311. J’ai mon rythme.
    312. Ma cadence.
    313. Mon tempo.
    314. (J’avance.)
    315. Je lis les livres de P.N.A. Handschin en plusieurs mois, quelques semaines, à grandes bouffées et pauses.
    316. Je lis en bègue.
    317. Je lis le tout du texte-livre.
    318. La lettre avant l’esprit.
    319. Je roule mon œil du bout du doigt, de ligne en ligne, de mot en mot, lettre à lettre.
    320. Pharisien.
    321. Ritualiste.
    322. L’annuaire a ses exigences.
    323. – Allo, allo, Tout l’Univers ?
    324. La ténacité du lecteur fait exister le monde des livres.
    325. Éric Chevillard y tient un feuilleton amusant.
    326. La folie a besoin du fou pour exister.
    327. Le fou n’a besoin que de lui-même.
    328. Un monde sans livres serait aussi léger qu’une plume qui tombe.
    329. Prière Adieu, la littérature.
    330. Hommage et silence.
    331. P.N.A. Handschin est un personnage en vie.
    332. David Marsac rêve de faire son entrée dans Tout l’Univers.
    333. Mettre l’œuvre dans la théière, et allez zou ! – en orbite (cf. CCLI).

1141.

La mise à niveau qui justifie la planche doit-elle contaminer le livre ?

 

Imaginez votre bibliothèque sur laquelle zoup – la Dulcinée du Toboggan suivie de Don Quifrotte !

 

(En attendant Handschin dans les librairies du Mans.)