Ô Écrivain

108.

Après les fonds de tiroirs, pensa David Marsac, on pourrait publier les tiroirs.

 

Devant le petit temple votif,  le petit éditeur vint déposer le premier soir des offrandes exotiques, papaye, girembelle, kumquat, barbadine. Le lendemain
matin… 

 

– Plus un pépin, plus un noyau, Ô Écrivain !

 

 Ici, David Marsac demande à son lecteur, rarement sollicité, d’imaginer quelques incantations magiques d’un bel effet écologique.

 

(En grattant bien.)

106.

J’aime la manière que tu as de m’inventer, Ô Écrivain. Et comme tu y reviens, tenace, au quotidien. Mon portrait, le tien (en modestie). Nous voici donc unis, mon
joli !

 

– Stop ! On arrête tout, s’interposa David Marsac auquel ces délicatesses de tarentule fendaient le crâne (+ peur de la sodomie). Où est passé le temps
empreint de cette franche camaraderie pour la littérature ?

 

« Je forme une entreprise cotée au CAC 40 dont les exemples abondent d’imitateurs pressés de prendre la relève. »

 

– Ah ! Voilà. C’est bien. Je respire !

 

(Et maintenant, au lit, Ô Écrivain.)

105.

Qui t’a appris à fouiller dans les poubelles d’autrui, Ô Écrivain ?

 

Es-tu toi-même ce récipient vert béant sur le trottoir où chacun jette un peu de soi ?

 

Ferme ton couvercle. Ouvre ton cœur – et ne dis pas que tu n’en as pas au moins un.

 

(– La barbe m’en pousse, se dit David Marsac, prophétique.)