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L’idée de valeur absolue ou de hiérarchie me semble en contradiction avec la culture littéraire, qui se construit au gré d’un tissage inédit de textes et de livres,
dont le lecteur s’habille selon l’humeur, les convenances et son génie propre. Pas de Flaubert ni de Michon dans ma garde-robe. Pas trace de Chateaubriand. Du Stendhal pour la trame et les
fils  bariolés de Jean-Luc Coudray, Arthur Bernard ou Valérie Rouzeau.

 

Entre autres. J’ai aussi un vêtement tout en Rabelais, une bure Rousseau, un paletot Alain, un parapluie Freud et des chaussures diverses (des tongs Handschin, des
chaussons Chevillard, des Doc Claro) + lunettes de soleil Ginsberg pour bronzage intégral Miller (peignoir de soie en pur Desnos).

 

Dans les cartons d’archives et sur les rayons de nos bibliothèques privées et publiques, des chefs-d’œuvre rêvent à notre visite.

 

Le livre est un objet, le chef-d’œuvre une vue de l’esprit.

 

Cela étant, je prépare moi aussi l’oraison funèbre de mon vieux collègue Gallimard, dont nous fêtons le centenaire cette année.