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Vêtus de tweed, rasés de près, chaussures cirées + la promesse d’un café Lavazza à l’arrivée, notre comité de lecture n’a eu aucune difficulté à enlever Pierre Assouline, ligoté bâillonné de plein gré, puis emmené dans une propriété secrète au cœur de la cité mancelle. Il a rejoint Éric Dussert, dont les chants dodécaphoniques en langue bretonne laissent entrevoir la possibilité d’une récession prochaine.

Derrière sa tasse, soufflant sur le café fumant, pupilles ravies du chaud breuvage, Pierre Assouline promet tout ce que l’on voudra : la promotion de nos ouvrages par la Princesse de Clèves, une première page dans les colonnes du Monde, un éloge enthousiaste signé Murray, voire une nécrologie gratuite.

– Mais laissez-moi me pourlécher, prendre le temps de liquider ce breuvage merveilleux, proustien, joycien, jamesien, bergsonien – hum… Et tremper dedans mes tartines.

– Nous tenons notre article, se dit Marsac, cafetière et pot de rillettes en mains.