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On trouve tout sur le Net.

 

J’browsais l’aut’ jour au moment de remplir ma d’mande au CNL, et qu’est-ce que j’vois dans le bilan des aides à la publication, à la bourrique
« Revues » ? 

Le Matricule dérange lui-même, premier au râtelier des subventions publiques. À grande lampée en plus, vas-y que j’te ramasse et pis retour direct en TGV
vers Montpellier.

 

21 000 € en 2012.

21 000 € en 2011.

 

J’aurais pu saumoner au-delà, traquer le chiffre, mais j’me sentais pas la vocation du trappeur cânêdien. J’étais un peu défait, c’est tout, bêtement surpris. Moi
qui croyais leur entreprise flottante. Bernique ! Ça prend l’eau de partout leur affaire de littérature pour retraités des hôpitaux de Laval et de la Camif. 21000 € pour explorer à la béquille
les espaces de la création d’aujourd’hui (dernier numéro : Pasolini, un italien). Remarquez j’ai rien contre. Y faut lire ce qu’il dit de Céline, cett’ aut’ crevure des enthousiasmes
publics. Un lucide.

 

Si j’m’attendais…

 

Je ne savais pas que leur mission valait prélèvement sur les impôts du peuple exonéré. Du coup, chapeau ! Respect ! J’m’incline, les gars ! Salubrité
publique. Vous êtes des pauvres utiles ! Heureux les intellos précaires car ils seront bien outillés (la bise) !

 

Pis en même temps, j’me dis, retour d’émerveillement  : pourquoi qui causent jamais de nous au Matricule des banques ? Parc’ que nous on croyait que c’teu brochure n’avait pas d’subvention, qu’elle se vendait à la
seule force de l’esprit militant : La Cause de la littérature, ça donne des droits à ceux qui s’en occupent !

 

Mais là, du coup, sur subventions, c’est plus un choix, c’est une obligation.

 

– L’article on vous l’écrit si vous savez pas vous y prendre.

 

Sur 50 pages de numéro, vous trouv’rez bien une place pour nous, entre copains copines. À ce prix, on a confiance. 

 

Tiens, pour comparaison, La Quinzaine littéraire en a touché 15 000.

 

Pas un navet de plus. Le Matricule, c’est la relève. Ils l’ont bien vu au CNL. Tu peux compter sur eux pour la critique et les phrases en français liquide,
de l’eau de roche, aucune embrouille, tu peux te baigner nu, c’est sans danger pour tes bonbons – qui se sont sûrement dit. L’exception culturelle avec vue sur les rentes.

 

– On leur nourrit la fente !

 

Quand même, 21 000 par an, pour revenir, ça vous bichonne le moral à la hausse. Mais ça donne des obligations, des comptes à rendre à la ration.

 

Au fait, le CNL, sait-il pour vos impasses mesquines (mais on vous en veut pas, on s’en
amuse beaucoup ici aussi) sur les petits éditeurs méritants ?
Leurs sous, ils les épargnent à la sueur des ventes.

 

Car on s’en paye des dîners business à ce prix-là, des bords de mer et des déclarations d’indépendance (jamais pourtant un mot dans l’Édito sur l’assistance
publique). Moi qui croyais que vous viviez sur la revente des exemplaires de presse, c’était une calomnie, ben non, vois-tu, c’est mes impôts qui vous font vivre.

 

Matricule, nous re-r’voilà !

 

L’aubaine.

 

Nous on se sent plus libres de réclamer not’ dû : cinq articles, les lampistes, et on abonne le lapin Gronch, mascotte de notre comité de lecture.

 

 

 

 

(Eh, Dissonances ! Y a du pognon à tirer des soupentes !)