1056.

Voyez aussi comme la diversité des goûts s’uniformise dans la majorité des livres.

 

Je guette un retour d’ascenseur, la porte ouverte sur le vide.

 


 

La Cause littéraire m’informe qu’un article sur Le
Plancher
est en ligne. Je m’en réjouis pour elle. Ce site propose de servir la littérature. L’excuse est un peu rassise, mais je flirte moi aussi avec elle en titillant la plaie ouverte.
L’idée consiste à inviter des lecteurs rédacteurs à dire combien ils ont aimé ou non tel ou tel livre et, si le temps le permet, beau fixe ou nuages gris, pousser la chansonnette du désespoir ou
de la joie de vivre en se fendant d’un texte plus personnel, une nouvelle, un poème. C’est en ligne.

 

Pourquoi pas ? La diversité est réelle, la maîtrise du français et des codes littéraires tout à fait instructive.

 

Je n’aurais rien eu à en dire si je n’avais aussi voulu verser mon obus à une si juste cause, littéraire s’il en fuit, et lu la Charte de bonne conduite à respecter
avant d’écrire. Clause première :

 

Les racismes hors d’usage et la pédophilie dans et hors les familles sont formellement proscrits.

 

Cela aurait été sans dire. Je poursuis donc en maugréant la liste des interdits autorisant tout un chacun à écrire et à dire. Tenez-vous bien, attachez vos lacets,
finissez de rougir ! Les propos injurieux, les anathèmes, les invectives, les harcèlements, l’incitation aux crimes contre l’humanité, le vol de la propriété intellectuelle et la provocation
sont des causes immédiates de licenciement.

 

C’est là que j’ai cliqué. Je me suis viré moi-même. Je me voyais déjà crachant sur mon prochain, honnissant sa conscience tartignole, poivrant ses nuits d’un plomb
fondu dans du mauvais esprit. Inutile d’insister. J’étais viré d’avance.   

 

Les bras m’en sont tombés à quatre pattes.

 

 

 

(Je ne vois que Don Quichotte dont la vie fut un roman, et encore, à une époque où il ne faisait pas bon vivre.)

One Reply to “1056.”

  1. Anastasia dit :

    « Quant au lecteur sérieux »

    Autant pisser dans les poches et saturer les
    vermillons.
    Celle-là, Bernanos, tu devrais
    aller te l’humecter aux mammifères de la pensée, te la coller aux prêches gargantuesques dont le renoncement au rire et à sa possible satisfaction sont autant de surfaces lisses que de noirceur
    polaire. QUANT AU LECTEUR SERIEUX. Quelques-uns sont vivants. MERCI. Quant à mes textes, tu peux les commenter, ils ne sont pas encore écrits !

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