Je commence à croire que le grand écart ne tient que le temps d’un numéro d’épate. C’est moins une question d’entrejambe (la chair est robuste, crois-m’en) que cette histoire le talon
gauche se souvenant du droit en parfaite xénophobie.
Tu ne connais rien aux femmes, rien à l’amour, encore moins le grand vent, tu n’as aucune force si ce n’est de te conformer à ta
surdité, ni ne vois, pas plus que tu n’inventes ou ne ressens ou pourrait comprendre ce qu’il se passe quand je danse. Tu bas la mesure comme le refus. Je suis plus vivante que toi, j’écris mon
roman.
En
un rien de salive j’ai gagné une peau neuve, un foutre grand siècle, un sexe patrimoine à la patinoire des mots, du flan avant tout, mais on tend ses fumerolles en sémaphores d’arpette, on cache
les coulures et c’est le vent bordel, le vent qui te parle à toi, fend ta gueule minoise, tu truques les dés, tu sais qu’on dit « piper » mais c’est déjà trop tard pour toi, tu es parti
te faire foutre bon pied à la flaque. C’est si bon de singer l’impétrant, la nouille, le récipiendaire de tarte à la gueule, un baiser dévoyé, c’est quoi sinon, on va où ? On prend le
47 ? On change ? On ressort les vieux plans, la Mutu ? Changement d’odeur, revenir de bord ? Fallait bien changer ?
Alors
quoi ! Les mots se paient tant ta défonce de rocking chair ? On s’enfile le tricot ?Tiens si on faisait des
anges !Tout ce
que noircit saigne, ça n’a pas de nom hors la mutilation. Pöurquoi revenir ?
Regarde ! Même les
umlaut se font des couilles sur nos têtes !
Je vous parlais hier encore de cette lettre d’amour que m’a écrite Villiers de l’Isle Adam, je dis lettre, mais
nous pourrions tout aussi bien la considérer comme une nouvelle littéraire si la littérature à quelque chose à voir avec l’amour, car elle court sur plus de quarante pages, j’espère que nous ne
manquerons pas de papier. J’insiste sur la nécessité de la publier tel quel sans rien omettre du caractère sulfureux qu’elle recèle. Nous aurons à faire face et de travers à toutes sortes de
critiques et de rumeurs qui pourraient venir contrarier ce projet si d’aucuns s’amusaient à la qualifier de faux. Croyez-bien que je n’ai ni le talent ni l’ambition de devenir un faussaire et
vous me connaissez maintenant suffisament pour ne pas avoir à douter de ma sincerité. Peut-être serez-vous étonné d’apprendre que Villiers m’ait livré ses plus folles clartés. La lettre est
d’amour Swift, elle me bat le cœur de toutes grâces. C’est selon moi le plus beau texte qu’il ait jamais écrit. Peut-être parce qu’il s’adonne pour la première fois et véritablement à sa vocation
de poète. Et toujours ce style inimitable qu’il a d’étirer et de rythmer les intensités, des plus vifs tremblés aux impressibles nuances.
Je vous envoie cette lettre dès mon roman terminé.
– Tu enfiles ton missel flotte et vapeur dans une cruche de mouches ravigotées, tu rentres chez ta mère pisser une bière le scolopendre dans saint John une fois
dans cette vie qui te tient lieu de misère, Joyce dans l’abribus de tes oreilles pigeons morts la tête en arrière incapable de distinguer la phrase d’un amour ou je te dessale la mâchoire d’une
giclée de ronces et de putes à te broyer les entournures définitives, à te décoller les laves dans ma rutilante, à te flamber les utopies bon teint mauvais jour jusqu’à ce que tu sentes claquer
la fente de ton cerveau crevard jusqu’au crepuscule. Suis-je claire ?
(…) démarrer à l’acide (…) du sang le plus lourd (…) des eaux hâtives (…) s’envelopper à l’os de l’orage de Newton des Bédouines (…) gagner
le large de la joie (…) s’approcher du rose et du noir des premières portes (…) quelles portes et sur quel crépuscule (…) le désordre poursuit ses battements (…) comme une eau surgie de terre (…)
tumultueuse jusqu’aux bords (…) le ciel ouvert
Nous, les enfants de Treblinka,
Je commence à croire que le grand écart ne tient que le temps d’un numéro d’épate. C’est moins une question d’entrejambe (la chair est robuste, crois-m’en) que cette histoire le talon
gauche se souvenant du droit en parfaite xénophobie.
je serre encore les dents
donc
Plus exacte encore
Tu ne connais rien aux femmes, rien à l’amour, encore moins le grand vent, tu n’as aucune force si ce n’est de te conformer à ta
surdité, ni ne vois, pas plus que tu n’inventes ou ne ressens ou pourrait comprendre ce qu’il se passe quand je danse. Tu bas la mesure comme le refus. Je suis plus vivante que toi, j’écris mon
roman.
« Tu nais désir et non atome. »
Saint-Prose
à 1025…
dans ma fuite
La
distense nous irise
Paramètres de la situation:
En
un rien de salive j’ai gagné une peau neuve, un foutre grand siècle, un sexe patrimoine à la patinoire des mots, du flan avant tout, mais on tend ses fumerolles en sémaphores d’arpette, on cache
les coulures et c’est le vent bordel, le vent qui te parle à toi, fend ta gueule minoise, tu truques les dés, tu sais qu’on dit « piper » mais c’est déjà trop tard pour toi, tu es parti
te faire foutre bon pied à la flaque. C’est si bon de singer l’impétrant, la nouille, le récipiendaire de tarte à la gueule, un baiser dévoyé, c’est quoi sinon, on va où ? On prend le
47 ? On change ? On ressort les vieux plans, la Mutu ? Changement d’odeur, revenir de bord ? Fallait bien changer ?
Alors
quoi ! Les mots se paient tant ta défonce de rocking chair ? On s’enfile le tricot ? Tiens si on faisait des
anges ! Tout ce
que noircit saigne, ça n’a pas de nom hors la mutilation. Pöurquoi revenir ?
Regarde ! Même les
umlaut se font des couilles sur nos têtes !
Mon très cher Swift,
Je vous parlais hier encore de cette lettre d’amour que m’a écrite Villiers de l’Isle Adam, je dis lettre, mais
nous pourrions tout aussi bien la considérer comme une nouvelle littéraire si la littérature à quelque chose à voir avec l’amour, car elle court sur plus de quarante pages, j’espère que nous ne
manquerons pas de papier. J’insiste sur la nécessité de la publier tel quel sans rien omettre du caractère sulfureux qu’elle recèle. Nous aurons à faire face et de travers à toutes sortes de
critiques et de rumeurs qui pourraient venir contrarier ce projet si d’aucuns s’amusaient à la qualifier de faux. Croyez-bien que je n’ai ni le talent ni l’ambition de devenir un faussaire et
vous me connaissez maintenant suffisament pour ne pas avoir à douter de ma sincerité. Peut-être serez-vous étonné d’apprendre que Villiers m’ait livré ses plus folles clartés. La lettre est
d’amour Swift, elle me bat le cœur de toutes grâces. C’est selon moi le plus beau texte qu’il ait jamais écrit. Peut-être parce qu’il s’adonne pour la première fois et véritablement à sa vocation
de poète. Et toujours ce style inimitable qu’il a d’étirer et de rythmer les intensités, des plus vifs tremblés aux impressibles nuances.
Je vous envoie cette lettre dès mon roman terminé.
Je vous embrasse très fort.
Anastasia qui vous aime
« Tu renaîtras désir et nous diras ton autre nom. »
Saint-John Perse
– Tu enfiles ton missel flotte et vapeur dans une cruche de mouches ravigotées, tu rentres chez ta mère pisser une bière le scolopendre dans saint John une fois
dans cette vie qui te tient lieu de misère, Joyce dans l’abribus de tes oreilles pigeons morts la tête en arrière incapable de distinguer la phrase d’un amour ou je te dessale la mâchoire d’une
giclée de ronces et de putes à te broyer les entournures définitives, à te décoller les laves dans ma rutilante, à te flamber les utopies bon teint mauvais jour jusqu’à ce que tu sentes claquer
la fente de ton cerveau crevard jusqu’au crepuscule. Suis-je claire ?
La tempête d’être seule s’est saoulée à l’eau plate.
Swift mouillé fait l’eau, sans versa.
(…) démarrer à l’acide (…) du sang le plus lourd (…) des eaux hâtives (…) s’envelopper à l’os de l’orage de Newton des Bédouines (…) gagner
le large de la joie (…) s’approcher du rose et du noir des premières portes (…) quelles portes et sur quel crépuscule (…) le désordre poursuit ses battements (…) comme une eau surgie de terre (…)
tumultueuse jusqu’aux bords (…) le ciel ouvert
Je ne savais pas l’araignée si japonisante.