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1312. Une vraie plaie

– Ne remuez pas le couteau dans la plaine. Prenez plutôt le vide à pleines dents.

Le calembour est moins épuisant que le spectacle des Trois sœurs vu hier au Mans, malgré le sympathique Jean-Yves Ruf. C’est Tchekhov qu’il faudrait changer. À qui parle le texte ? De quoi ? Cette pièce rend la vie immédiatement préférable à la délicatesse supposée de sa représentation.

Les personnages (et leurs doubles sur scène) Vassili Vassilievitch, capitaine fantasque, et Féraponte, vieux serviteur sourd, ont pourtant trouvé en moi des résonances, le temps de leurs passages, quelques secondes ici et là. L’idiotie du temps qui passe, et son chichi existentiel sur scène, pèse et vaut moins que le calembour et la comédie à l’emporte-pièce. À l’entracte, j’ai filé. Les actrices qui jouaient les trois pleines étaient pourtant bien belles.

(Il m’a fallu trente ans pour aimer Kafka. Me reste-t-il assez de temps pour aimer Tchekhov ?)

1311. Tartare et Girard

On se le recommande de fine bouche en fine bouche.

GIRARD-BIFTEKS-COUVERTURE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mieux qu’un coup de botte, une postface (mettre en avant le récit).

 

1310. Bol d’air, Jules et gym

Roulons les dés et reprenons dans l’ordre.

Le 16 avril a eu lieu la première lecture marseillaise et mondiale du pamphlet poético-belge de Jules Vipaldo, Pauvre Baudelaire. C’était au Lièvre de mars, sous les auspices de Jean-Roch Siebauer, libraire et pataphysicien. Les extraits rencontrèrent frontalement une quinzaine d’auditeurs renversés par la performance. Certains ne s’en remettront pas (du grésillement dans les tympans). D’autres en porteront les zygo-marques longtemps (« comme le niais au milieu de la figure »).

On attendit Jules Vipaldo. Puis on l’attendit moins. Enfin on commença sans lui. Une histoire de lièvre transformé en lapin. Son secrétaire pARTICULier assura galamment la lecture dans l’arène, visage désopilé pour la circonstance.

Voici une preuve floue de la soirée (photographe trop secoué pour mettre au point).

Pauvre Baudelaire au Lièvre de mars

Le lendemain 17 avril, c’est à Martigues qu’eut lieu, à faire pâlir, la lecture à trois voix du livre inscrit la veille au patrimoine de l’hilarité. Conduite sur les chapeaux de roues par Jean-François Szymanski, la librairie L’Alinéa assura le décor : 4 mètres sur 3 de poésie, 12 de sciences humaines + 8 d’histoire, 300 m2 de livres choisis – les éditions Interférences au grand complet, par exemple.

Le bol d’air !

De Vipaldo point de nouvelles. Le trio En roue libre, animé par Laure Ballester, Olivier Domerg et Christophe Roque, donna aux quarante personnes réunies la mesure in-(can)-descente et phonétique de ce texte à multiple foyers (les pompiers sont encore sur place).

Voici un second flou de la soirée (tonsures en prime).

Le Trio lit Pauvre Baudelaire à L'Alinéa

Et pour finir – enfin ! – une mise au point photographique de Brigitte Palaggi sur les enjeux littéraires de la soirée.

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Ensuite, quelques jours à Berlin – de la bière, des vélos et des punks. Et puis retour par la Belgique (Namur et Charleroi).