253.

Le petit éditeur entendait lui aussi se gratouiller l’Hessel et prendre position comique sur une question qui engageait sa personne et son nom.

Marsac n’est-il pas juif comme tout le monde, et à ce titre consterné ? N’est-il pas pas palestinien et bègue ?  N’a-t-il pas fait la guerre de 48 alternativement des deux côtés ?

Quand on le chatouille ne pleure-t-il pas de joie ? Quand on l’humidifie ne sort-il pas son parapluie ? Quand on lui cherche des noises ne rend-il pas coup pour coup ?

Il devenait ainsi urgent que DM sortît de sa réserve par le haut et prît position sur la tourelle circulaire de son char d’assaut mécanique, au-dessus des humeurs et des Crif, afin d’y voir vraiment plus clair dans le brouillard d’ambiance et inviter tous les belligérants à se serrer la main en signe d’une fraternelle résolution à se livrer un combat décisif – Pas de quartier ni de partage du ghetto – un œil pour un œil, pour une dent toute la gueule ! – puis espérer que les morts se relèvent à la fin, se tournent vers le public…

– Et maintenant… on remet ça ou on relit Céline ?

(Ce radoteur de l’art roman.)